Shamane Fenrir De Borian

Je
suis Dantes de Borian, plus connu sous le nom de Fenrir de Borian. Je
ne suis pas ce que l’on pourrait appeler un enfant de l’amour. Oh non
loin de là.

Mon
géniteur est un monstre du nom d’Aeron. Il m’a créé magiquement pour
répandre la gangrène parmis les miens. Ma mère n’a pas choisi de me
porter, il lui a imposé. Elle se nomme Cynéan de Borian. Elle est
mariée à un homme exceptionnel du nom d’Orphen de Borian. Ils m’ont
tous deux accepté. Mon père, par sa magie, m’a permis de porter son
sang en plus de celui de ma mère. Voilà la version que je pensais vraie
jusqu’à, il y a peu.

En
réalité Aeron a été créé sur la base de l’énergie de mon père. La
pierre que ce démon avait utilisée pour me créer n’était autre qu’une
pierre remise par mon père sachant ce qu’il allait se passer. Je ne
suis pas un fils de l’amour, mais je suis bel et bien le fils d’Orphen
de Borian, quelque part créé par sa magie. Mon père a dû agir ainsi car
il fallait un être capable de contenir une entité très spéciale. Je
reviendrais sur ce point un peu plus tard. Commençons par le
commencement.

Mes
parents avaient avant mon arrivée, une fille du nom d’Orphan… Elle
était l’une de mes quatre raisons de vivre. Aujourd’hui elle n’est plus…

J’ai
traversé le portail du temps. Je devrais dire, une version du futur qui
ne sera pas a traversé le portail du temps. Son but était d’empêcher sa
conception et donc la mienne par la même. Il a assez bien loupé son
coup puisque je suis là, bel et bien vivant.

Tous
deux nous ne nous supportions pas, bien que je lui aie permis de se
rapprocher de celle qui par la suite deviendra sa femme. On ne pouvait
pas se voir, malgré cela j’aurais donné ma vie pour lui sans me poser
de question et sans aucune hésitation.

Nous
avons un oncle Uryel Death, le frère de ma sœur. Il est marié et à cinq
enfants. Dernièrement il a recueilli un sixième, Kieryan. Un gamin d’un
courage exemplaire. Uryel et moi nous ne nous supportons pas non plus.
Cela date du jour de ma naissance. Il est le meilleur ami de mon père.
Tous deux se considèrent comme des frères. Même s je ne le supporte
pas, je donnerais ma tête pour lui sans hésitation s’il le fallait.

Il
y a plusieurs années, ma sœur nous a quitté. Elle a perdu la vie en
couche, en mettant au monde son dernier enfant. Une petite fille qui
porte son nom… Orphan. Hormis mon père, Orphan était la seule personne
de ma famille à qui je tenais vraiment. Lorsqu’elle est partie, une
partie de moi est morte est se de façon irréversible. Je porte à la
place un vide… J’avais lu dans les astres le matin même son départ.
Pourtant, je n’ai rien fait pour empêcher que cela n’arrive. Je ne me
suis même pas présenté à ses funérailles… Mon père y était avec la
fille année de ma sœur, Noham et sa fille Fallen. Moi non s’était
au-dessus de mes forces. Je ne me pardonnerais jamais sa mort. Pourtant
je continue avec ce poids.

Le
même jour, la femme de Dantes, Nael, la fille d’Uryel a également perdu
la vie. Encore une fois, je n’ai rien fait. J’ai préféré feindre
l’ignorance.

Quelque
temps plus tard, mon père a dû payer une dette envers un démon. Il est
alors devenu un lican. Ma mère étant liée à lui a subi le même sort.
Sentant sa transformation proche elle envoya Nathaelle ma plus jeune
sœur chez ses parents et m’ordonna de quitter ses terres. Biensur, j’ai
naturellement refusé. La pleine lune s’est alors montrée. Ma mère a
subi devant mes yeux sa première transformation. J’ai vu ses os
craquer, je les ai entendus, de même que ses cris, ses larmes et ses
supplications pour que je parte. Je n’ai pas bougé. Je me souviens
encore du bruit de ses os, de ses cris, son regard me suppliant de
partir. Je devais avoir 11 ans, et pourtant dans ma mémoire, s’est
comme si cela s’était passé hier. Une fois sa transformation achevée,
le lican prit tout naturellement le dessus. Elle se rua sur moi et me
mordit à l’épaule et dans le cou. J’en porte encore aujourd’hui la
cicatrice. Elle pu reprendre ses esprits avant de me tailler en pièce.
Elle alla s’enfermer dans un cercueil de lave sous mes yeux. Elle posa
plusieurs sorts sur elle : un sort de dormission et un autre pour que s
elle m’approche à moi d’un kilomètre, elle périsse sur le champs. Elle
pensait à cette époque sa condition irréversible. Ainsi après ma sœur,
je perdis ma mère. Je quittais alors ses terres sans attendre.
Aujourd’hui elle domine totalement son lican, tout comme mon père
d’ailleurs, mais son sort n’est pas levé.

Quant
à moi, mon sang étant immunisé contre les sangs parasites, je porte un
lican qui ne sort que lorsque je suis vraiment hors de moi ou que je le
laisse volontairement sortir.

A
la mort de ma soeur, j’ai péri une première fois, la perte de ma mère
fut pour moi la seconde. J’ai alors tout plaqué et renoncé à tout. Dans
l’ombre, je veillais sur la famille et plus particulièrement sur
Dantes. La vie à son époque n’avait pas été particulièrement rose, et
en revenant ici rien ne lui a été facile non plus. J’ai refermé mon
cœur et est allé trouver mon oncle Odians. Il m’a enseigné les armes,
le corps à corps et la magie. Cela dura plusieurs mois, nous
travaillions jour et nuit. Je n’ai toujours compté que sur moi-même et
restais tous le temps seul. Jusqu’au jour ou ma route à croisée celle
de Pâ. Le fils de Dantes, son vrai nom était Naelyan. Mais nous
l’appelions Pâ et sa version venue du futur Naelyan. Je le considérais
comme mon frère et tenais à lui plus qu’à ma vie. En ce temps la
j’avais plus que de raisonnable des tendances suicidaires. Je
maudissais plus que tout, ma vie et mon existence. Pâ et moi étions
deux adultes paumés dans la peau de gosses.

C’est
à cette période, que j’ai commencé à tout donner pour cette famille
dont je ne suis pas digne. Mon éternité à servit pour créer celle d’un
autre et rendre la vie à une autre. Quand je vois Vincent, là-haut,
heureux avec les siens, je me dis que franchement je navais pas le
droit de refuser sa. Et quand j’entends les rires de Shalé qui est
aujourd’hui maman, s’il fallait recommencer, je le ferais sans aucune
hésitation. J’ai également détruit ma conscience pour avoir la paix.
J’ai rendu la liberté à Spirit mon âme qui est aujourd’hui maman de
cinq enfants, trois filles et deux garçons. Voir son sourire, entendre
ses rires et voir son compagnon, Loz heureux, je me dis y’a pas j’ai
assuré sur ce coup-là. J’ai donné le peu d’innocence qu’il me restait à
quelqu’un qui en avait vraiment besoin. J’ai changé mon cœur en pierre
pour y enfermer le Funambule, un démon qui avait des vues sur la
famille. Dernièrement, j’ai donné ma vue à Uryel. Il est incapable de
faire sans, alors face à un ennemi, il se serait fait laminer.

Par
la suite, Dantes et l’ange Setsuna ont péri le même jour. Comme pour ma
sœur, je l’avais sus avant que cela n’arrive. Encore une fois, je n’ai
rien fait pour éviter cela. J’ai le pouvoir de savoir les choses avant
qu’elles n’arrivent… Le pire n’est pas de savoir, s’est de ne pas avoir
le pouvoir de changer le cours des choses. Je me suis présenté aux
funérailles de Dantes, uniquement pour Naelyan et Pâ.

Sachant
que la mort de Dantes allait entraîner la perte de beaucoup d’autre,
j’ai posé un sort pour que mes parents, Uryel et Cassandre oublient son
existence et la mienne. C’est ainsi que pour la troisième fois, je suis
mort. Je pouvais supporter la perte de ma mère, je vivais déjà
difficilement la perte de ma sœur, mais là je venais de perdre mon
père. Je m’étais moi-même démoli. J’étais mon propre bourreau. Je dois
avouer que si Pâ n’avait pas été là je me serais donné la mort sans
aucune hésitation. J’ai trouvé en lui la force de continuer, une raison
de rester et de survivre. Je me suis battu comme un acharné pour lui.
J’emmagasinais tout et ne bronchais pas. J’encaissais sans rien dire à
un point que je ne souhaite à personne.

Puis,
comme dans un rêve, mon père est revenu. Mon sort n’a pas marché sur
lui. Ma capacité à ne pas oublier sans mon consentement, je la tiens de
lui. Aujourd’hui encore, les rares fois où je trouve le sommeil, j’ai
peur qu’en me réveillant il ne soit plus là. Que son retour ne soit
qu’un rêve. Ce jour la je commençais seulement à me relever et à
découvrir ce que vivre voulait dire.

Quelque
temps avant ma fille et celle de Pâ ont traversé le seuil pour nous
rejoindre. Elles avaient été créées magiquement. Ma fille se nomme
Orphann et celle de Pâ, Iléan. À leur époque, mon frère et moi n’étions
plus. Elles ne nous ont jamais connus. Elle ont eu toutes deux des
fils. Orphan l’a appelé Naelyann, comme le père de son époux Shadd. Et
Iléan a appelé son fils Eitann comme son époux Eitan.

Puis
alors que mon frère Pâ avait son apparence animale de renard, des
chasseurs l’ont tué. Comme toujours, j’avais appris sa mort future,
mais je ne pouvais pas intervenir, il était trop tard. Une partie de
moi est alors encore une fois morte. Oh Biensur Pâ est devenus un ange
gris, un gardien, celui de son petit-fils, il est revenu parmis nous.
J’ai entendu ses rires avec Eitann, jamais je ne l’avais entendu rire
avec autant de cœur. Auprès de sa fille et de son petit-fils il vit,
alors qu’ensemble nous nous contentions de survivre. Tant que je le
sais entouré des siens, je sais qu’il y a une chance pour qu’il soit
heureux.

Je
me souviens que tout gosse nous nous sommes mariés ensemble. Par pur
esprit de contradiction. Il ne m’en croyait pas capable, je ne l’en
croyais pas capable, et voilà ou cela nous a conduit, au mariage.

J’appartins
aujourd’hui à un ordre de Chamanes, celui des protecteurs et veilleurs.
Je suis à leur tête. Devinez comment je m’y suis retrouvé… Par pur
esprit de contradiction. Mon initiateur m’a dit que je n’étais pas
capable de me présenter au tournoi annuel pour prendre la place de
celui qui se trouvait à notre tête. Je lui ai répondu d’accord. J’ai
participé au tournoi, vaincu largement mes adversaires et notre «
représentant ». Le tournoi, et comme toujours un tournoi où chaque
combat fini par une mise à mort. Diriger cet ordre me permet de garder
un œil sur les autres, en plus de celui-ci. Je peux également ainsi
agir activement en plusieurs endroits et plusieurs plans.

Depuis
plusieurs mois, j’ai retrouvé mon père. C’est fou comme sans lui je me
sens mort. Hormis mon frère Naelyan, j’ai retrouvé une véritable raison
de rester vivant : mon père.

Pourtant
ce temps-ci tout s’enchaîne très vie. J’ai appris la souffrance que
chacun de mes choix avait infligé à mon père, chaque douleur qu’il
avait ressenti lors de mes tentatives répétées pour me donner la mort.
Je ne pensais pas pouvoir faire autant souffrir l’être le plus cher à
mon cœur… Je suis mort face à un démon et grâce à Shadd, l’ange de la
vie et la mort, je suis revenu à la vie. J’ai appris que mes craintes
avaient été fondées. Mais je ne pensais pas à ce point. En plus de
porter l’ange noir de la haine et de la colère, j’ai été séparé dix ans
de mon père par Ronef. Un autre démon créé par le gris sur la base de
mon père. Il m’a arraché à lui alors que j’avais à peine un an et demi.
Je fus emmené sur un autre plan et retenu pendant dix ans. Là-bas cela
laissa le champ libre à ce chien pour faire ce qu’il voulait de moi.
Mon père avait dû me remplacer par un double pour que ma mère ne s’en
aperçoive pas. Chaque nuit, il partait à ma recherche et en a même
perdu ses ales. Ronef voulait que je devienne son fils. Il a essayé par
tous les moyens que je l’appelle papa mais n’y est jamais parvenu. Je
suis mort et revenu à la vie un nombre incalculable de fois. J’ai connu
maintes et maintes tortures mentales et physiques. Il avaient créés sur
ma base deux fils que j’ai aujourd’hui détruits sans le moindre remord.
Je fus dressé à tuer, conditionner pour détruire. J’ai massacré,
torturé, fais agoniser de nombreux villages. Mes cibles d’entraînement
étaient des doubles parfaitement identiques en tout points, de mon
père, de ma mère et de ma sœur Orphan. Au bout de dix ans seulement je
parvins à m’enfuir avec l’aide d’un démon aujourd’hui redouté mas qui
reste néanmoins mon ami avant tout. Une fois enfuis j’étais retourné
auprès des miens, mais Ronef avait remplacé ces souvenirs par d’autre
et je ne me souvenais d’absolument rien. J’étais de retour pour la
transformation de ma mère en lican… La suite, vous la connaissez.

Vous
devez vous dire que je suis fou pour continuer car les épreuves
continuent sur mon chemin, vous devez vous demander pourquoi je
poursuis et je donne autant. La réponse est simple, je ne suis pas le
plus malheureux des hommes. Je ne vis pas vraiment, je survis. Grâce à
mon père, j’apprends à vivre. Je me bats pour qu’un jour mon père et
moi puissions vivre en paix et pour qu’il en soit de même pour le reste
de la famille. Si chacun pouvait donner un peu, le monde serait
meilleur et les choses se passeraient plus naturellement et moins
difficilement.