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***
Dame
dormit pendant cinq milles ans. Elle fut réveillée par une inconsciente
qui s'était aventuré en ses terres: le Jeune Prêtresse de Gaïa, Féa.
Cette dernière s'était égarée dans les abysses et avait alors pénétré
involontairement dans les Abysses de Dame Sigil Agar.
Féa
s'avançait en ce lieu qui lui était jusqu'alors inconnu. Elle passait
devant une statue de femme ailée. Elle trônait sur une stèle de marbre.
Féa s'y arrêta quelques instants pour la contempler, puis, elle reprit
sa route.
L'intrusion de la jeune Prêtresse réveilla la
"Chasseuse d'Âmes", qui revint alors à la vie. Dame Sigil Agar, tirée
ainsi de son sommeil, se releva de sa pierre et suivait discrètement la
jeune intruse. La faim se faisait sentir pour la créature. Agacée par
l'intrusion de Hisië, Dame l'attrapait à la taille, la tournant vers
elle, Dame lui lançait :
- Que viens-tu faire dans mes abysses misérables mortels?
Surprise
de se retrouver face à la jeune femme aux ailes plus noires que la
nuit, la Prêtresse de Gaïa ne savait que répondre. Se dégageant de la
jeune femme ailée, elle dit :
- Pardonnez-moi, mais j'ignorais
que ce lieu était votre demeure. Pardonnez-moi de cette intrusion. Cela
ne se reproduira pas à l'avenir.
Laissant l'étrange jeune femme,
Féa commençait à partir. Dame rattrapait l'intruse par le bras, serrant
celui-ci de plus en plus fort, elle dévisageait la jeune femme.
-
Crois-tu que t vas t'en tirer ainsi? Tu oses pénétrer dans ma demeure
et tu pense que je vais te laisser partir! Donne-moi une seule bonne
raison de t'épargner, alors j'envisagerais peut-être de te laisser la
vie sauve.
Dame Sigil Agar était à la fois emprise à une colère
noire et à la joie d'être enfin reveillée. Étrange mélange de
sentiments contradictoires, elle semblait amusée de la situation.
Brusquement, surgissant de la brume, une autre jeune femme arriva :
Edelgran, la Prêtresse Atlante. Assise sur sa monture, elle se
dirigeait au galop vers les deux femme.
Elle avait ressenti que son amie était en danger, partie à sa recherche depuis trois lunes, elle l'avait enfin retrouvée.
- Lâche la! Si tu la touches, ta vie s'arrêtera instantanément!
Dame regardait la nouvelle arrivant en se disant
- Une autre âme à fourvoyer!
Elle souriait sournoisement.
-
Ma vie s'en est allée, il y a bien longtemps. Comment peux-tu prétendre
vouloir me prendre se que je ne possède pas? Regardant la jeune femme
qu'elle tenait par le poignet et continua : Elle s'est introduite chez
moi, elle devra donc en payer le prix! Tu ne serais pas intervenue, je
lui aurais peut-être laissé la vie sauve, mais à présent j'ai pris ma
décision. Elle ne quittera pas mes Abysses avec son âme et encore moins
vivant! Mais j'y pense, tu as peut-être quelque chose à me proposer en
échange de cette catin?
La "Chasseuse d'Âmes" avait à présent
son bras autour de la gorge de Féa, prête à lui briser la nuque. Elle
tenait la jeune femme entre elle et la nouvelle venue. Sans attendre de
réponse, Dame murmurait une incantation à l'oreille de la première
venue. La jeune Prêtresse tentait de résister, mais ses forces
l'abandonnaient. Elle succombaient peu à peu à son pouvoir, bientôt
l'âme d'Hisië serait sienne!
Edelgran prononçait alors une
incantation et dressait son épée vers le ciel. Elle foudroya ainsi la
rebelle par un éclair descendu des cieux :
- Je ne peux peut-être pas te tuer, mais je peux te rendre ton immortalité insupportable!
Un
rayon de lumière toucha Féa, éblouissant du même coup la créature. La
Prêtresse en profitait pour échapper de ses griffes et couru jusqu'à
son amie.
- Merci, sans toi...
La Prêtresse Atlante tendit la main et hissa Féa derrière elle :
- Partons!
Furieuse, Dame Sigil Agar se mit au travers de leur route :
-
Penses-tu réellement m'effrayer par tes menaces? Tout ce qui est
insoutenable pour vous, misérables mortelles, est doux pour moi. Mais
soit! Je vous laisse partir, mais je te préviens, un jour j'aurais
l'âme de cette traînée! Ce ne sera peut-être pas tout de suite, mais
j'attendrais patiemment que vienne le moment.
Elle ricanait.
-
Quand j'en aurais fini avec ta catin, je prendrais les âmes de tous les
êtres qui te sont chers. Je prendrais ton âme en dernière. De cette
façon, tu souffriras comme tu n'auras jamais souffert! Tu en viendras
même à me supplier que j'abrège tes souffrances.
Dans un épais brouillard, Dame Sigil Agar disparu.
- Foutaises et moqueries que de telles paroles!
Sur ces mots, Edelgran lançait son cheval au galop et quittait, accompagnée de Féa, ce lieu sordide.
***
Décidée à
combler sa faim, Dame partait en direction de la forêt à la recherche
d'une âme à dévorer. Il faisait nuit, la lune éclairait les bois. Une
lueur attirait l'attention de la femme ailée. Elle se dirigeait vers
celle-ci et fut éblouie par la lumière d'un feu de camp. Ayant horreur
de la lumière. D'un geste de la main, elle l'éteignit.
- Voilà qui est bien mieux.
Autour
de ce feu de camp, se trouvait un homme assis sur une souche. Surpris
de voir son feu s'éteindre, l'homme le rallumait. Agacée par l'homme
qui venait d l'allumer de nouveau, Dame sortait de l'ombre et d'un
souffle gelé, elle glaçait le feu. Retournant dans l'ombre, elle
attendait le bon moment pour sauter sur celui qui était devenu sa proie.
L'homme cherchait à percer l'obscurité du regard, il lançait à qui veux l'entendre :
- Qui est là?
Sortant de la nuit, la jeune femme lui répondit :
- Vas-tu cesser de faire de la lumière là où il n'en est nul besoin?
- Pourquoi? Aurais-tu peur de la lumière?
L'homme s'appuyait contre un arbre et allumait une pipe. Tirant quelques bouffées, il continua:
- Joins toi à moi pour que nous fassions plus ample connaissance.
- Je n'aime que l'ombre. Quant à discuter avec toi, je n'en ai que faire. C'est ton âme que je désire!
L'homme se mit rire à rire en entendant de tels propos.
- Mon âme? Parce que tu penses que je vais te l'offrir?
Il
posait sa main sur son épée, il se tenait prêt à la brandir si le
besoin s'en faisait sentir. Dame, d'un signe de tête la fit disparaître.
-
Pour qui te prends-tu pour oser te moquer ainsi de moi? tu n'est qu'un
mortel, ton âme je te la prendrais que tu le veuille ou non!
Sur ces mots, elle se rua sur l'homme, le plaquant ainsi au sol.
- Tu penses pouvoir t'emparer de mon âme, mais e suis un chasseur de vampire et je sais comment te vaincre!
-
Tu te méprends humain! Je ne suis as celle que tu crois. Ton crucifix,
ton armure et tes connaissances te seront inutiles face à moi! Je ne
crains pas la mort car j'ai déjà perdu la vie. Je me moque de ton sang
et de ta misérable carcasse. J'en veux à ton âme t'ai-je dit!
La jeune femme se mit à rire :
- Cette fois c'est toi la proie, toi qui est chassé et non plus le chasseur.
L'homme se dégageait et saisit une bûche encore enflammée. L'éblouissant de ses flammes, il maintenait Dame à bonne distance.
-
Tu penses pouvoir m'empêcher de prendre se que je suis venue chercher?
Ce n'est pas avec un simple bâton de braise que tu parviendras à me
contraindre à renoncer.
D'un geste de la main, elle fit venir du vent qui éteignit la bûche.
- Mais fini de jouer à présent! Ton âme sera bientôt mienne!
Elle
se ruait de nouveau sur l'homme, le projetant ainsi de nouveau au sol.
Il perdit alors son morceau de bois. La jeune femme lui sautait dessus,
lui bloquant alors les bras et les jambes. L'homme était à présent à sa
mercie. Elle s'apprêtait à savourer son repas. Après autant d'années
de sommeil, elle allait enfin se restaurer. Bien décidée à ne pas se
laisser faire, d'un coup de tête, l'homme lui fit lâcher prise.
- Je ne veux pas me battre contre toi, mais tu m'y contraints! Je ne désire pas te faire de mal...
Prit
de remord pour l'avoir frappé, l'homme lui tendait la main pour l'aider
à se relever. Dame Sigil Agar saisit celle-ci et tirant d'un coup sec,
elle le fit tomber à terre. Le toisant du regard, elle lui lança :
- Tu ne veux pas me faire de mal? Qu'à cela ne tienne! Ce sera amplement plus simple pour moi de te dérober ton âme!
Elle s'écartait pour le laisser se relever. Elle se tenait prête à lui sauter à la gorge au moindre faux mouvement.
- On m'a toujours dit de ne pas jouer avec la nourriture mon ami, mais pour toi je ferais une exception!
-
Comme tu voudras, mais je ne me laisserais pas faire. Pourquoi vous
empennez-vous à moi? J'ai bien le droit à une explication si je dois
mourir...
L'homme ne se reconnaissait pas. D'ordinaire, il
n'aurait pas hésité à la tuer. Mais cette fois tous lui semblait
différent. Quelque chose, en lui, l'empêchait d'agir.
Étonnée de
le voir se laisser faire, la "chasseuse" s'énervait. Elle l'attrapait
par le col de sa chemise et le plaquait contre un arbre.
- Tu désires tant mourir pour me provoquer?
- Je ne te provoque pas. Je me sens seul, J'aime avoir de la compagnie. J'aimerais faire plus ample connaissance.
- Mais pour qui me prends-tu? Je ne suis pas une catin! Je ne suis pas de celle que l'on paye pour avoir. Il faut me mériter!
Elle
le tenait à présent par le cou et l'étranglait. D'un geste brusque,
l'homme lui fit lâcher prise. Il l'a saisi par l'arrière, un bras
autour du cou, de l'autre il lui tenait les poignets.
- Je ne suis guère ce genre d'homme! Vous croyez que je vous désire? Laissez-moi rire! Mais où sont donc passés vos sentiments?
- Ils sont morts avec moi!
Folle de rage, elle se dégageait de son emprise. Lui jetant un regard haineux, elle lui lança :
- Mais tu n'es rien pour moi. Rien de plus qu'un dîner avec lequel je joue.
L'homme riait.
-
Te moquerais-tu de moi? La colère et la rage sont mon essence même. Tu
désires que nous soyons amis? Je n'ai que faire d'un ami et je n'en
désire pas!
Sur ces mots, elle se jeta sur l'homme, lui
enfonçant ses griffes dans le ventre. Se penchant vers son oreille,
elle lui murmura :
- Tu verras, avec les temps tu souhaiteras ta propre mort!
L'homme
lui assena un coup sur la tête qui assomma Dame Sigil Agar. Elle
s'effondra au sol. Il la ramassa et l'essaya adossée à un arbre.
Profitant de son inconscience, il l'attachait au tronc. Prenant soin de
laisser la chasseuse dans l'ombre, il ralluma un feu. Il pansa ses
blessures et s'assit face à elle, attendant son réveil. Après plusieurs
heures, elle ouvrit les yeux :
- Tu te réveil enfin!
La jeune femme ouvrait doucement les yeux. Quand elle reprit ses esprits, elle hurla :
- Détache-moi chien! Je te ferais payer cet affront!
Elle regardait ses blessures.
- J'espère que tu souffres! Mais la souffrance que tu ressens n'est rien à côté de celle que je vais t'infliger!
Un rire démentiel s'empara de Dame.
- C’est une belle nuit pour mourir, ne trouves-tu pas?
Sans
dire un mot, il la regardait avec insistance. Son regard se promenait
sur elle, telle une plume la caressant. Il ne comprenait pas ce qui lui
arrivait. Pourquoi ne parvenait-il pas à tuer cette créature ?
- Penses-tu qu'en agissant ainsi tu vas m'apprivoiser?
Elle
arrachait les cordes qui l'emprisonnaient à l'aide de ses griffes. Une
fois libre, elle s'empressait d'éteindre le feu. Elle le toisait du
regard tout en arborant un inquiétant sourire aux lèvres.
- Je n'en ai pas fini avec toi!
Dame
Sigil Agar sortait un poignard. D'un mouvement rapide, elle passait
derrière sa proie. Posant la lame sur sa gorge, augmentant un peu plus
chaque seconde la pression, elle lui lança :
- Une dernière volonté avant de perdre ton âme?
- Je ne perdrais pas mon âme!
Par
une clef de bras, il fit passer Dame par dessus son épaule. Il se jeta
sur elle, la bloquant par son poids, de tous mouvements.
- Quand comprendras-tu que ce soir, je ne suis pas ton repas !
Avec
la bouche, l'homme saisit la dague, d'un mouvement de tête, il la
balançait de côté. Ainsi placé sur elle, une étrange sensation montait
en lui. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, il se sentit troublé,
l'homme se dégagea. Lachant ainsi prise, il laissa Dame libre de tous
mouvements. La jeune femme ramassait son arme et la plaçait entre les
jambes de l'homme. Ce dernier les resserra, brisant ainsi la lame de la
dague. Il saisit un poignard qui se trouvait à sa cheville et la plaça
sur le coeur de son assaillante.
- Je sais que je ne peux te tuer, mais je peux au moins t'affaiblir!
Appuyant
un peu plus sur le poignard, il lui déposait un baisé sur la joue.
L'homme se sentait perdu. Il cherchait en vain à comprendre ce qu’il
lui arrivait. Il se sentait irrésistiblement attiré par Dame Sigil
Agar, bien qu'elle ne désirait qu'une chose, son âme. Pour toute
réponse à se baiser, la chasseuse lui mordit l'oreille, lui arrachant
au passage son lobe. Le recrachant à terre, elle lui lançait :
- Tu aurais mieux fais de me détruire quand tu le pouvais encore!